Ancêtre du Faubourg des Trois Maisons, le hameau de Saint-Dizier fut probablement la zone habitée la plus ancienne connue avant la création de Nancy par les Ducs de Lorraine. Jusqu’à la fin du 17° siècle, le quartier, hors du périmètre de la ville, était un espace de cultures maraîchères, de jardins et de vignobles. A flanc de coteau, en limite de la forêt qui descendait jusqu’aux actuels boulevards de Scarpone et Albert I°, ce site était protégé des zones marécageuses et des crues redoutées de la vallée de la Meurthe.
On y accédait par la porte de la Craffe, qui protégeait Nancy du Nord. Après l’édification de la ville nouvelle de Charles III, on pouvait également suivre un chemin le long des bastions, correspondant à peu près aux rues Hermite et de la Ravinelle jusqu’à la Porte Stanislas.
A Nancy, l’eau ne manque pas: de nombreuses sources émergeaient, désormais captées. Des coteaux descendent de nombreux ruisseaux qui ont donné leurs noms à quelques rues du quartier: rue de la Boudière, de Boudonville, du Ruisseau… Jusqu’au début du 20° siècle, un ruisseau à ciel ouvert coulait le long de la rue Charles Keller et de la rue Alfred Mézières, allant de la Croix Gagnée jusqu’à la Meurthe, en passant par le Faubourg des Trois Maisons.
Lieu de villégiature, à l’égal des secteurs de Villers ou de la Garenne, le quartier était composé de vastes propriétés aux 18° et 19° siècles. La construction de la maison date probablement de l'époque de l'ouverture du quai Choiseul entre 1863 et 1900.
La famille SCHOTT d'origine mosellane a choisi de rester en France non annexée et "opté" pour quitter les territoires cédés par la France en 1871 à la suite de la guerre franco-prussienne. Louis Schott et son épouse Léonie Chambry en font leur résidence secondaire avant de l'occuper de façon permanente à partir de 1900, date à laquelle ils font réaliser des travaux d’extension et de restructuration, et réaliser sur le côté sud-est, un jardin d'hiver éclairé par des vitraux. A la mort de Louis Schott en 1926 puis de son épouse, la maison devient la propriété de leur fille Madeleine Schott, épouse Dengler.
La maison est caractéristique de l'Art Nouveau et de l’École de Nancy.
L’architecture, la menuiserie et la ferronnerie respectent encore un style traditionnel antérieur.
En revanche, la façade sud, en alternance de briques rouges et blanches, est ornée d'une bande de céramique polychrome qui représente du houx entourant une fleur. Le sol du jardin d'hiver et de l'entrée s'orne de carreaux de ciment décorés.
La décoration intérieure est marquée par des peintures murales dans un style floral très innovant, utilisant les thèmes et les motifs de l’École de Nancy inspirés du répertoire végétal représentant des liserons et des feuilles de vigne.
Le vitrail de l'escalier représente des formes géométriques traditionnelles. Un cache-radiateur en fer forgé représente une sphère à rayonnement à spirales.
L'élément le plus remarquable est l'ensemble de verrières éclairant le jardin d'hiver, du peintre-verrier Antoine Bertin, signée et datée de 1900.
Depuis l'inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (1994 et 2009), la véranda est ouverte au public.