A partir des années 1850, Nancy connaît un essor économique et industriel considérable. Le chemin de fer puis l’affluence des Alsaciens-Lorrains fuyant l’occupation puis l'annexion par la Prusse à partir de 1871, entraînent le développement de nouveaux quartiers. Le conflit franco-prussien ne dure que quelques mois, mais ses conséquences sont lourdes. Le 10 mai 1871, le traité de Francfort met fin à la guerre, mais la France doit payer 5 milliards de francs-or pour que les Allemands quittent son territoire. Elle perd l'Alsace et l'actuel département de la Moselle : plus de 14.000 kilomètres carrés de territoire avec près d'1,6 millions d'habitants, et 20% de son potentiel minier et sidérurgique.
Pour rester français, les habitants doivent choisir le départ et choisir leur nationalité: française ou allemande. "Les sujets français, originaires des territoires cédés, domiciliés actuellement sur ce territoire, qui entendront conserver la nationalité française, jouiront jusqu'au 1er octobre 1872, et moyennant une déclaration préalable faite à l'autorité compétente, de la faculté de transporter leur domicile en France et de s'y fixer (…) Ils seront libres de conserver leurs immeubles situés sur le territoire réuni à l'Allemagne." De nombreux Alsaciens et Mosellans optent pour la France et viennent s’établir de l’autre côté de la nouvelle frontière, dans le jeune département de Meurthe-et-Moselle. Nombre de ces «migrants» ne vont pas manquer de continuer à développer leur savoir-faire, et notamment contribuer à l'essor du mouvement Art Nouveau à Nancy.